24 de enero de 2007

A propos de la liberté

Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libre (Joan., VIII, 32.)

Quand on parle de liberté nous devons tout d’abord nous mettre d’accord sur la signification de ce mot. Nous devons le définir et nous savons que la définition n’est pas un exercice d’esprit propre à notre temps ou nous préférons vivre de sensations et d’a priori sentimentaux.

Or pour définir ce mot il faut partir de quelque part. Nous n’avons pas la capacité de définir dans le vide, pas plus que de vivre sous l’eau. Car nous avons besoin de références comme nous avons aussi besoin de l’air pour vivre.

I. Qu’est ce qu’est la liberté ?

Pour certains, liberté, c’est la capacité d’agir de l’homme et de faire ce que bon lui plait sans empiéter sur la liberté d’autrui.

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. (Article 4, Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789).

Et se pose alors le problème des limites à ce qu’on appelle ce droit et de celui qui possède l’autorité pour fixer les limites à la liberté individuelle. Car même ce texte reconnait la liberté comme un droit naturel de l’homme et la loi comme l’unique protection de la liberté.
La liberté, ainsi comprise, serait une conquête, l’aboutissement de successives batailles passées au fil de l’histoire, conquête qui a eu sa victoire et son couronnement dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. C’est la vision marxiste ou libérale de l’histoire, car dans leur sens profond ces deux mouvements de pensé ne sont pas des étrangers[1].

Pour d’autres, et je m’inclus dans ces derniers, la liberté est un don et même le plus précieux des dons car c’est Dieu qui nous l’a donné en nous créant. Et ce don est l’expression maximum de l’Amour de Dieu, car il nous a pas rattachés a Lui, mais nous a donnés le libre arbitre de l’aimer ou de le haïr.

La liberté, bien excellent de la nature et apanage exclusif des êtres doués d'intelligence ou de raison, confère à l'homme une dignité en vertu de laquelle il est mis entre les mains de son conseil et devient le maître de ses actes. Ce qui, néanmoins, est surtout important dans cette prérogative, c'est la manière dont on l'exerce, car de l'usage de la liberté naissent les plus grands maux comme les plus grands biens. Sans doute, il est au pouvoir de l'homme d'obéir à la raison, de pratiquer le bien moral, de marcher droit à sa fin suprême; mais il peut aussi suivre toute autre direction, et, en poursuivant des fantômes de biens trompeurs, renverser l'ordre légitime et courir à une perte volontaire. (Libertas Praestantissimum, lettre encyclique de Sa Sainteté le Pape Léon XIII sur la liberté humaine)

Ces deux différentes définitions sont, cependant, d’accord sur un point : la liberté est la chose (appelé par certains droit, appelé par d’autres don) la plus précieuse de l’homme et elle a donc besoin d’être protégé par une loi. Loi qui a comme rôle d'imposer des devoirs et d'attribuer des droits et qui repose tout entière sur l'autorité, c'est-à-dire sur un pouvoir véritablement capable d'établir ces devoirs et de définir ces droits, capable aussi de sanctionner ses ordres par des peines et des récompenses.

II. Différences qui découlent de l’approche différente du terme

La différence est que les premiers considèrent la loi comme l’expression de la volonté générale et établissent l’homme comme le propre législateur de ses actes et que nous établissons cette liberté dans la loi naturelle qui n'est autre chose que la loi éternelle, gravée chez les êtres doués de raison et les inclinant vers l'acte et la fin qui leur conviennent, et celle-ci n'est elle-même que la raison éternelle du Dieu créateur et modérateur du monde

La liberté pour nous n’est pas un carcan fixe qui me permet de faire ce que je veux, tant je ne fasse pas de mal a autrui, sinon la possibilité que nous avons de nous rattacher a la Vérité ou bien de lui tourner le dos.

Il s’ensuit, pour les premiers, que la liberté est un principe abstrait qui doit être défendu à cape et épée. Il s’ensuit pour nous que la liberté est une réalité concrète de chaque âme. Ils vivent pour défendre cette liberté. Nous vivons libres.

Ils s’indignent, avec raison, de l’ancien esclavage qui a conduit à des milliers d’hommes à vivre dans des conditions presque animales, mais ils ferment les yeux devant l’esclavage des temps modernes. Car la liberté pour eux n’est que certitude de vivre sans chaines et sans entraves, mais ils savent rester impassibles devant l’enchainement des intelligences et des âmes.
L’esclavage est horrible et la aussi une autre fois nous sommes d’accord. Mais la mutilation spirituelle est pire que la corporelle. Un prisonnier des Goulags communistes sait qu’il est enfermé, qu’il ne reverra surement jamais sa femme et ces enfants et qu’il risque de mourir à chaque instant. Mais ce prisonnier peut encore prier Dieu dans son cœur et être étrangement le plus libre des hommes dans sa prison.

Ce n’est pas cet emprisonnement qui est le pire. Car dans celui-ci l’homme peut encore rejoindre Dieu.

Le pire emprisonnement est celui qui a été construit à l’aide des grands principes libertaires. Car dans ce dernier l’homme est prisonnier d’un asile d’aliénés qui n’a pas de mur, qui na pas de porte d’entré, ni de sortie et, pire encore, qui n’a pas de nom. L’homme y vit prisonnier tout en chantant des hymnes à la liberté et a l’amour. Les portes des maisons de fous on étés ouvertes, la folie s’est répandu dans le monde et puis ont a enfermés les derniers hommes libres dans ces asiles en faisant croire qu’ils étaient fous.

Ainsi de l’homme moderne. Il lui a été donné la liberté de ne plus former de famille, ou du moins d’en changer quand cela bon lui semble et ceux qui faisait ça savaient que la base de toute société a toujours été formé sur ces cellules –comme il plait de les appeler aujourd’hui-, mais malheur a celui qui a une nombreuse descendance. Son esprit a été éclairé pour le libérer des superstitions du passé et on lui a fait abjurer de la Foi de ses ancêtres, on lui a inculqué la religion des droits de l’homme mais malheur a celui qui ose seulement soulever quelques doutes sur ces droits. On a sacralisé le droit a la vie, en faisant croire que cela est plus important que l’honneur et la parole donné, mais jamais dans l’histoire on avait assisté à un tel génocide d’innocents. Hérode même fait bien pale figure face aux milliers d’avortements qui on lieu a notre époque sous la justification de que la femme est libre de disposer de son corps. On a donné à l’homme moderne l’instruction de tout connaître, mais en même temps on créait une société marchande qui ne connaît plus que le prix des choses et malheur a celui qui recherche la Vérité.
On vit dans une société d’égaux ou tous peuvent manger le même hamburger et surfer sur les millions de pages pornographiques qui envahissent internet et l’homme se reconnait libre de vivre sous le joug d’un Etat omniprésent qui nous indique comment ont doit se conduire et comment on doit se protéger. Mais qu’importent toutes ces entraves et toutes ces limitations puisqu’elles on pour seul but de nous rendre libres.

Et le jour ou tous les peuples de la terre seront libres, alors les hommes vivront dans une parfaite harmonie et ils ressembleront un petit peu a des dieux.

Et la nous ne sommes plus d’accord du tout, car pour nous, le jour ou nous serons vraiment libres nous serons en Dieu.

Lyon, 26 septembre 2006.

[1] Le génial Fiodor Dostoievski faisait dire à l’un de ces personnages dans son roman Les Démons : de pères libéraux, fils totalitaires.

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