16 de mayo de 2007

La decadencia del coraje

A. Soljénitsyne dió el 8 de junio de 1978 un memorable discurso en la Universidad Americana de Harvard.

El titulo del discurso es ya todo un programa “La decadencia del coraje”. Del coraje occidental.

Le valió no pocos enemigos. Enemigos yanquis. Aquellos mismos que lo habían hospedado, porque los anfitriones no se esperaban una crítica tan dura del sistema… americano y occidental.

Comienza diciendo Soljénitsyne que el lema de la Universidad de Harvard es “Veritas”. Y enseguida agrega que “la Verdad comienza a escurrirse entre nuestras manos apenas distraemos de ella nuestra mirada; se escapa dejándonos la ilusión de que continuamos siguiéndola”.

Dice que Rusia anda mal, pero que occidente no está mejor. Porque occidente ha perdido el coraje:

« (…) Le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui. Le courage civique a déserté non seulement le monde occidental dans son ensemble, mais même chacun des pays qui le composent, chacun de ses gouvernements, chacun de ses partis, ainsi que, bien entendu, l’Organisation des Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société tout entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel, mais ce ne sont pas ces gens-là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, dans leurs discours, et plus encore dans les considérations théoriques qu’ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d’agir, qui fonde la politique d’un État sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu’on se place. Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance – à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement hors d’état de rendre un seul coup. Alors que leur langue sèche et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l’Internationale de la terreur.

Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin? (…)»

Y más adelante se pregunta:

« (…) Comment en est-on arrivé à la confrontation actuelle, si désavantageuse ? Dans sa marche triomphale, comment le monde occidental est-il tombé dans un pareil état d’impuissance ? Son évolution a-t-elle connu des tournants funestes, des pertes de cap ? Il semble bien que non. L’Occident n’a fait que progresser et encore progresser dans une direction sociale déclarée, la main dans la main avec le brillant Progrès technique. Et le voici qui se retrouve dans son actuel état de faiblesse.

Alors, il ne reste plus qu’à chercher l’erreur à la racine même, à la base de la pensée des Temps nouveaux. Je veux dire : la conception du monde qui domine en Occident, née lors de la Renaissance, coulée dans des moules politiques à partir de l’ère des Lumières, fondement de toutes les sciences de l’Etat et de la société : on pourrait l’appeler « l’humanisme rationaliste ou bien « autonomie humaniste », qui proclame et réalise l’autonomie humaine par toute force placée au dessus de lui. Ou bien encore – et autrement- « anthropocentrisme » : l’idée de l’homme comme centre de ce qui existe (…) ».

« (…) Tout de même, dans les premières démocraties, y compris l’américaine à sa naissance, tous les droits étaient reconnus à la personne humaine qu’en tant qu’œuvre de Dieu ; autrement dit, la liberté n’était confiée à la personne que sous condition, en supposant une permanente responsabilité religieuse : tel était l’héritage du millénaire précédent. Il y a encore deux cents ans, en Amérique il y a même cinquante ans de cela, il eût semble impossible d’accorder à l’homme une liberté sans frein, comme ça, pour l’assouvissement de ses passions. Depuis lors, toutefois, dans tous les pays occidentaux, cette liberté s’est érodée, on s’est définitivement libérés de l’héritage des siècles chrétiens avec leurs immenses réserves de pitié et de sacrifice, et les systèmes étatiques n’ont cessé de prendre l’aspect d’un matérialisme de plus en plus achevé. En fin de compte, l’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. Durant ces dernières décennies, cet égoïsme juridique de la philosophie occidentale a été définitivement réalisé, et le monde se retrouve dans une cruelle crise spirituelle et dans une impasse politique. Et tous les succès techniques, Cosmos compris, du Progrès tant célébré n’ont pas réussi à racheter la misère morale dans laquelle est tombe le XXe siècle et qu’il eut été impossible d’imaginer, fut-ce à partir du XIXe (…) ».

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