6 de junio de 2007

Vauban

(D’après la Chronique de Philippe MEYER sur France Culture)

Bajo el reinado de Luis XIV, Sebastian LE PRESTE DE VAUBAN, fue un genial ingeniero militar encargado de la construcción y remodelación de numerosos fortines militares.

Como todos lo saben, el éxito de algunos suele aguijonear la envidia y la maldad en otros.

Y así fue que LOUVOIS, el ministro de la guerra del rey, recibió una denuncia anónima, según la cual los señores ingenieros MONTGUIRALT y VOLLANT habían falsificado en sus balances las medidas de algunos trabajos, para aumentar artificialmente los costos y cobrar la diferencia.

Todos saben también que, en las obras públicas modernas, el mismo procedimiento se sigue utilizando para beneficio de unos pocos.

MONTGUIRALT y VOLLANT trabajaban directamente bajo las órdenes de VAUBAN. Y no podrían haber falsificado medidas sin el acuerdo del ingeniero en jefe, o sea, de VAUBAN.

Por lo tanto, si la denuncia decía la verdad había dos soluciones.

O bien VAUBAN estaba al tanto del asunto y era cómplice y culpable, o bien, no estaba al tanto pero pecaba también por negligencia y también era culpable.

Pero quienes habían escrito la denuncia, habían olvidado un detalle.

VAUBAN construía fuertes. Fuertes militares. Y era un fino estratega, en ataque como en defensa. Y sabía que la mejor salida que tiene el asediado es el ataque, sin descuidar la ventaja que otorga ser al mismo tiempo el defensor.

Y eso fue lo que hizo.

Y con magníficas palabras, en la carta que sigue y que envió al ministro LOUVOIS :

« Recevez, s'il vous plaît, toutes leurs plaintes, Monseigneur, et les preuves qu'ils offrent de vous donner; que si vos grandes affaires vous occupent trop, commettez-y quelque honnête homme qui examine bien toutes choses à fond et qui vous en rende compte après. Ne craignez point d'abîmer Montguirault et Vollant; je suis bien sûr qu'ils n'appréhendent rien là-dessus; mais, quand cela serait, pour un perdu, deux recouvrés.

Quant à moi qui ne suis pas moins accusé qu'eux, et qui, peut-être, suis encore plus coupable, je vous supplie et vous conjure, Monseigneur, si vous avez quelque bonté pour moi, d'écouter tout ce qu'on vous pourra dire contre et d'approfondir afin d'en découvrir la vérité; et si je suis trouvé coupable, comme j'ai l'honneur de vous approcher de plus près que les autres et que vous m'honorez de votre confiance plus particulière, j'en mérite une bien plus sévère punition. Cela veut dire que, si les autres méritent le fouet, je mérite du moins la corde; j'en prononce moi-même l'arrêt, sur lequel je ne veux ni quartier ni grâce.

Mais aussi, si mes accusateurs ne peuvent pas prouver ou qu'ils prouvent mal, je prétends qu'on exerce sur eux la même justice que je demande pour moi. Et sur cela, Monseigneur, je prendrai la liberté de vous dire que les affaires sont trop avancées pour en demeurer là; car je suis accusé par des gens dont je saurai le nom, qui ont semé de très méchants bruits sur moi, si bien qu'il est nécessaire que j'en sois justifié à toute rigueur.

En un mot, Monseigneur, vous jugez bien que, n'approfondissant point cette affaire, vous ne sauriez rendre justice; et ne me la rendant point, ce serait m'obliger à chercher les moyens de me la faire moi-même et d'abandonner pour jamais la fortification et toutes ses dépendances.

Examinez donc hardiment et sévèrement, bas toute tendresse; car j'ose bien vous dire que, sur le fait d'une probité très exacte et d'une fidélité sincère, je ne crains ni le Roi, ni vous, ni tout le Genre humain ensemble. La Fortune m'a fait naître le plus pauvre gentilhomme de France; mais, en récompense, elle m'a honoré d'un cœur sincère, si exempt de toute sorte de friponneries qu'il n'en peut même souffrir l'imagination sans horreur, et là-dessus je suis, Monseigneur, avec le plus profond respect du monde, votre très humble, très obéissant et obligé serviteur. »

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